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Influence des systèmes de ventilation sur la COVID-19

Influence des systèmes de ventilation sur la COVID-19
Par Econology 15 mai 2020 12404 vues Pas de commentaires

La propagation de la charge virale du virus SRAS-COV-2 par les gouttelettes aérosols n’est plus à prouver. Dans ce contexte, on peut facilement se demander les bons comportements à adopter en matière de ventilation et de climatisation. Econology fait le point sur la question.

Rappelons toutefois qu’à la date de rédaction de cet article, les recherches sur le virus et sa propagation en sont à leur début.

A ce jour, la littérature ne fait pas vraiment état d’un lien significatif entre la propagation du virus, et la ventilation des milieux intérieurs (hors milieux de soins). Il est prouvé qu’il y a certaines associations entre les mouvements d’air et la transmission de certaines maladies infectieuses (rougeole, tuberculose…) mais ce sont ces mêmes études qui démontrent que les dispositifs de ventilation peuvent réduire l’incidence de maladies respiratoires.

En théorie, le principe de dispersion de la charge virale par un système de ventilation mécanique ne peut être écarté, mais ce risque est fortement diminué par le fait que les microparticules contenant les virus sont généralement plus lourdes que l’air, et donc entrainées vers le sol par la gravité.

On l’aura compris, le déplacement des particules diffère selon le type de ventilation. Les principaux sont les systèmes de VMC simple flux, double flux, la ventilation par insufflation et la climatisation.

La VMC simple flux

Pour rappel, on est en présence d’un système de ventilation par dépression, à savoir que l’air est extrait du logement à l’extérieur, par un système de balayage entre les ouvertures du bâtiment et le point d’extraction. L’hypothèse d’une contamination par le biais de ce balayage ne peut pas être totalement exclue, mais le risque est négligeable sans un débit particulièrement élevé.

La VMC double flux

La VMC double flux implique comme son nom l’indique 2 flux, un qui extrait l’air, l’autre qui insuffle. La forme standard des double flux dans le résidentiel est constituée de flux croisés par un échangeur de chaleur, mais qui restent hermétiques l’un par rapport à l’autre. Dans ce cas tout va bien. Mais la question se pose sur les systèmes plus complexes, tels que les échangeurs enthalpiques qui restituent également l’humidité, ou bien les échangeurs à roues, qui accumulent la chaleur. Les fabricants n’ont à ce jour pas pu faire d’étude (les souches de virus sont réservées à la recherche médicale), il convient donc de bypasser l’air sur ces derniers systèmes en attendant d’avoir des données

La qualité de la filtration est également un paramètre. Les classes de filtres les plus courantes relatives à la VMC sont appelées G4, F5 et F7. Ce sont les filtres F7 qui sont les plus pertinents en matière d'hygiène de l'air, puisqu'il filtrent 50 à 65% des particules PM1, à savoir la taille correspondante aux virus, nanoparticules et gaz d'échappement. Un dispositif double flux correctement étanchéifié ne fait pas circuler de particules déjà présentes à l'intérieur, car tout l'air neuf provient d'une prise d'air. Mais maximiser l'hygiène de l'air par une filtration efficace et bien entretenue reste un moyen de se préserver de la pollution dans son ensemble.

Les unités intérieures de climatisation

De par son fonctionnement, le climatiseur mural classique (de type split) génère plus d’arguments favorables à une dispersion des aérosols. Il induit une circulation de l’air par circuit fermé, avec une pulsation importante de l’air, et une filtration très grossière. La reprise de l’air attire les particules, pour les projeter à distance. Ce qui forme un cycle favorisant la transmission potentielle du virus. Une étude chinoise fait état d’un cas de transmission dans un petit restaurant à Guangzhu, où une personne aurait contaminé les autres clients situés dans le même sillage du flux d’air d’un climatiseur. Les clients positionnés dans le flux des autres splits n’auraient eux pas été contaminés.

De plus, on sait maintenant que la résistance du virus est fonctions des facteurs d’humidité et de température ; hors, les climatisations créent des conditions plus favorables à la stabilité du virus, refroidissant et en asséchant l’air. Il convient de les coupler à un système de ventilation, tout en diminuant leur débit.

D’une façon générale, Selon l’organisation internationale ASHRAE, si la ventilation générale du bâtiment ne permet pas de contrer le dépôt rapide des gouttelettes infectieuses, elle reste un moyen d’en réduire significativement l’exposition.

A noter également que les éléments de réseau de ventilation doivent être entretenus correctement. Sans appliquer de mesure particulière, il convient de veiller à la propreté des registres, moteurs, et que les filtres soient changés dans les délais recommandés.

Par ailleurs, la ventilation n’est pas le seul facteur de déplacement du virus. Une étude italienne a fait état d’une présence du virus dans des particules fines. Cette pollution constituerait donc un substrat permettant au virus de perdurer dans l’air durant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Reste encore à déterminer si la charge virale peut persister dans cet environnement.

Sources

https://www.inspq.qc.ca/publications/2992-environnement-interieur-qr-covid19

https://www.batirama.com/article/31577-covid-19-ventilation-et-climatisation-quels-sont-les-risques.html

https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/26/7/20-0764_article

http://www.asef-asso.fr/actualite/tribune-du-collectif-air-sante-climat-la-pollution-de-lair-comme-vecteur-du-covid-19/

https://www.lasemaineduroussillon.com/2020/04/25/des-scientifiques-italiens-detectent-le-coronavirus-dans-des-particules-fines-de-pollution/

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