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"Y en a marre du Look Like Bio!"

"Y en a marre du Look Like Bio!"
Par econology 26 février 2010 4458 vues Pas de commentaires

« Biologique », « sain », « naturel » et « écologique », mais de quoi parle-t-on ?

L’attitude de respect de l’environnement et le militantisme écologique ne sont plus aujourd’hui considérés comme des courants extrémistes et idéologiques. Le mot « écolo » a revêtu un caractère de noblesse.

Pourtant nous rencontrons quotidiennement une forme bien plus sournoise de cette idéologie, une forme ancrée dans l’imaginaire, dans l’inconscient.

« Tout ce qui est naturel est bio, sain, écologique », voilà la confusion, dans laquelle notre pensée s’est emprisonnée.

Quatre notions et quatre sens bien différents qui malheureusement sont aujourd’hui assimilés et pris comme synonymes. Éclaircissons-les afin de se garder des idées reçues qui font du tort à l’écologie respectable et véritable.

Le naturel, une notion philosophique, une notion généalogique qui se définit en opposition au culturel ou à l’artificiel et dont les contours sont extrêmement floutés et en redéfinition constante. Refusons-nous aujourd’hui la culture, le développement lorsque nous souhaitons acheter ou construire naturel ? Méfions-nous de la tendance extrême et de la logique qui conduit à la décroissance ou au retour à l’ « état de nature ».

L’objet final utile de l’être humain est nécessairement un artefact. Même une botte de paille, une poutre en bois n’est plus « naturelle » puisqu’elle est passée entre les mains de l’homme qui l’a remodelée selon son désir et effectué un travail sur la matière.

La matière première est nécessairement d’origine naturelle. Alors qu’aujourd’hui la pétrochimie est la « bête noire », nous en oublions que la matière première est naturelle et simplement travaillée par les mains de l’homme.

Le naturel ne peut être notre curseur de consommation.

Le biologique, c’est le vivant, notion moins floue que le naturel car définie par la science. Souhaitons-nous acheter ou construire avec du vivant ? Tout doit-il être d’origine végétale ou animale ? Vouloir consommer bio, construire bio consiste-t-il à vouloir refuser l’exploitation du minéral ?

Le biologique ne peut être notre curseur de consommation.

Le sain, comment pourrait-on être contre ? Qui pourrait souhaiter la nocivité des produits qu’il vend ou fabrique ? Mais attention au raccourci, la nature n’est pas toujours clémente, elle est parfois rude. Le naturel n’est pas nécessairement le gage de la santé. Le biologique n’est lui non plus pas toujours clément, inutile de citer alors quelques poisons du règne végétal ou animal.

Méfions-nous donc des raccourcis, idées reçues ou autres a priori, gardons l’esprit en éveil et ne soyons pas péremptoire.

Voici un bon exemple (comparatif Pop-Corn vs. Polystyrène) afin d’illustrer ces distinctions et de raison garder.

Reste alors l’écologique, qui au fond n’est rien de tout cela. Bien compris il consiste à limiter l’impact environnemental et à le mesurer avec une analyse de cycle de vie (ACV).

Aujourd’hui, seul le développement de cette nouvelle science et les discussions relatives à une hiérarchisation des impacts permettent de se faire une idée plus proche de la vérité et débarrassée d’éléments idéologiques ou de jugements de valeur infondés.

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